Lee Iaccoca et Chrysler, la mondialisation d’un empire
L'annonce d'une fusion majeure dans le monde de l'automobile marque la fin du rêve d'un géant, récemment décédé
Lee Iaccoca, décédé au mois de juillet dernier, est entré dans la légende de l’industrie automobile US en devenant (1978) le CEO d’un Chrysler en pleine déconfiture et en la redressant (avec un coup de pouce d’un milliard de dollars du gouvernement…).
Mais, l’indépendance de la société s’achève avec la fusion entre égaux qui voit Daimler prendre effectivement le contrôle de Chrysler.
Conclusion d’un vrai succès managérial (!), comme l’ont été beaucoup de rapprochements germano-américains (voir Walmart et InterSpar ou Procter & Gamble et Wella…), Daimler revend 80% de ses actions en 2007 sur la base d’une valeur totale de 10 milliards de dollars, alors que son investissement lui aura coûté au total 36 milliards.
De chapitre 11 en reprise, Chrysler va tomber dans le giron de Fiat, d’abord partiellement en 2009, puis totalement en 2014, le groupe devenant Fiat Chrysler Automobile (FCA).
Récemment, l’annonce a été faite d’une fusion entre égaux (toujours !) entre FCA et PSA (marques Peugeot et Citroën). Ainsi, sous réserve de l’approbation des autorités de la concurrence, Chrysler va faire partie d’un cocktail américano-italo-français de 170 milliards d’Euros de chiffre d’affaires.
Pour pimenter le tout, un actionnaire significatif de PSA, d’origine chinoise, s’appelle DongFeng (littéralement « vent d’Est »), mais devrait réduire sa participation dans le schéma final.
Partager l’outil industriel et les coûts de R&D, mutualiser les risques et disposer d’une empreinte mondiale, c’est clairement dans l’air du temps et une belle illustration du concept de masse critique. Mais, c’est aussi un exercice de mise en œuvre délicat.
Le parcours sera-t-il plus calme d’ici 2024 à l’occasion de la célébration du centenaire de la création de la firme par Walter Chrysler … et de la naissance de Lee Iaccoca ?