Croissance ?

Beyond Meat, au delà du film pédagogique

Par Dominique Jacquet

 

 

Depuis le tournage du film consacré à Beyond Meat, le cours de bourse a chuté, passant de $132 à $105 en 2 semaines…

 

Deux annonces principales pendant cette courte période :

  • Les résultats du premier trimestre 2021 (6 mai)
  • Un partenariat renforcé avec Walmart (12 mai)

 

Les résultats du premier trimestre montrent une amélioration du coût de revient des ventes (COS) et des frais administratifs et commerciaux (SG&A), ainsi qu’une intensification des dépenses de R&D et de l’investissement industriel (capex).

 

Au total, une amélioration de la structure des coûts (la R&D est un investissement) et la préparation (R&D, investissement) de la croissance future.

 

La détérioration du free cash-flow simplifié présenté dans le film (EBITDA – capex) est stoppée, mais le chiffre représente toujours -30% des ventes (EBITDA = -10% / capex = 20%).

 

La croissance immédiate est modeste car la firme annonce $108M de ventes, certes en progression par rapport à Q1 2020 ($97M) mais toujours en retrait par rapport au plus haut de Q2 2020 ($113M). Avant l’annonce, le cours avait chuté de $132 à $119. A la suite de l’annonce, il va poursuivre sa descente et atteindre un plus bas à $103.5 le 10 mai.

 

Le partenariat renforcé avec Walmart est une excellente nouvelle au niveau de la progression potentielle des ventes mais la réaction du marché à l’annonce va être insignifiante.

 

Il me semble important d’entrer dans le détail des ventes. Certes, au global, la croissance est décevante, mais il faut distinguer « retail » et « foodservice ». la partie « distribution » croît de 45%, l’activité « services de restauration » reculant de 34%, impact évident de la pandémie. On peut donc, envisager un futur de croissance forte en sortie de Covid.

 

Avec une capitalisation boursière supérieure à $6bn, l’entreprise vaut toujours plus de 15 années de chiffre d’affaires, ce qui reste appréciable pour une firme qui n’est à l’équilibre ni en résultat, ni en cash-flow.

 

Cette valorisation se justifie vraisemblablement dans la capacité de la firme à réaliser son potentiel de ventes, mais l’analyse concurrentielle (voir film) montre que les acteurs de ce jeu sont, au moins pour certains d’entre eux, puissants et déterminés. Le marché est très prometteur mais le(s) gagnant(s) est (sont) difficile(s) à identifier en amont. D’où le logique financière de Bill Gates (voir film, à nouveau…) : j’investis partout, que le meilleur gagne ! En finance, cela s’appelle la théorie du portefeuille.