Elon parle, le bitcoin bouge !

Elon Musk fait la pluie et le beau temps avec la cote du bitcoin

Par Dominique Jacquet

 

 

En annonçant que Tesla avait acheté pour 1,5 milliard de dollars de bitcoins, Elon Musk a fait brutalement monter le cours de la crypto-devise, puis l’a fait baisser en revenant sur la décision de permettre l’achat de véhicules payés en bitcoins, puis remonter   à nouveau en indiquant que ce serait possible, mais conditionné à l’utilisation d’énergie « propre » servant à assurer la sécurité de la transaction. Quand on sait que l’essentiel des « mineurs » est localisé en Chine, dont la production d’électricité est plutôt carbonée, c’est rassurant…

 

Rappelez-vous la surprise des dirigeants de la firme Signal Advance lorsque, en janvier de cette année, leur cours de bourse avait été multiplié par 7 sur une confusion avec le nom d’une messagerie vantée par … Elon Musk…

 

Le statut de gourou boursier n’est pas récent. Dans les années ‘80s, un gérant de fonds très respecté avait l’habitude de dire bien haut dans les couloirs (à l’époque, on parlait et il y avait des couloirs) : « je pense vraiment que l’action IBM (à remplacer par votre société préférée) est sous-évaluée ». Alors, l’ « information » se répandait à vive allure, les gérants achetaient et le cours montait, ce qui renforçait la crédibilité de ce leader d’opinion. A l’évidence, il avait acheté avant de parler fort et a dû prendre une retraite confortable.

 

Remontons encore le temps pour nous rappeler qu’un visage défait a fait croire à la victoire de Napoléon à Waterloo, provoquant quelques turbulences boursières bien opportunes. Enfin, la lecture de L’Argent de Zola est particulièrement instructive pour comprendre le poids de l’information.

 

On aurait tort de penser que la finance dite corporative, la finance de l’entreprise est bien loin de toutes ces « manipulations » dont le fondement éthique est pour le moins discutable.

 

Un concept central de la théorie financière est l’asymétrie d’information. Les managers en savent beaucoup plus sur la réalité économique de la firme que ses propriétaires, les actionnaires, et la théorie du signal nous dit qu’une augmentation de capital non justifiée, un dividende stable en période de crise ou l’annonce d’un rachat d’actions massif sont autant de signaux que le marché va tenter d’interpréter au mieux afin d’en tirer une décision.

 

Tout responsable de la relation avec les investisseurs (métier issu de l’émergence du market for corporate control dans les années ‘80s) sait combien une communication de qualité permet de contribuer à la liquidité et l’indépendance de la firme. Sans être naïf en sous-estimant la volonté d’influencer positivement les marchés (Keynes parlait de « concours de beauté »), la communication n’est pas une manipulation. Manipuler, c’est jouer un dilemme du prisonnier à un coup et prendre le risque d’une perte durable de crédibilité.

 

Revenons au bitcoin ; avec la hausse du cours, donc des volumes de transactions sur la devise, le cours de Coinbase a, lui aussi, naturellement progressé. Le vidcast de mai vous expliquait pourquoi : il s’agit d’une histoire de pelles, pioches et autres brouettes…

 

Toute l’équipe de la Ecademy vous souhaite un excellent été avec plein de repos !

En septembre, nous vous accueillerons pour un voyage (financier) en Amérique Latine.