General Electric : croire les analystes ou les auditeurs ?
Un rapport intitulé « General Electric, a bigger fraud than Enron » cause des remous dans le monde financier
Le 15 août dernier, Harry Markopolos, lanceur d’alerte connu pour avoir mis à jour la pyramide de Ponzi de Madoff et avoir dormi avec un Smith & Wesson sous son oreiller, écrit un rapport de 175 pages prédisant la fin prochaine de General Electric et le publie avec le titre « General Electric, a bigger fraud than Enron ».
Après avoir connu un début de second semestre difficile (cours de l’action de $11 à $9 en 6 semaines…), le cours de GE chute brutalement de $9 à $8, volatilisant 9 milliards de dollars de valeur boursière en une journée.
Markopolos annonce « travailler » pour le compte d’un investisseur dont l’activité consiste à vendre les titres à découvert et qui a probablement été l’un des bénéficiaires des 9 milliards mentionnés précédemment. Classique…
Ce qui l’est moins est la réaction du CEO de GE qui a immédiatement annoncé qu’il investissait 2 millions de dollars de son patrimoine personnel pour acheter des actions GE, soit à peu près un an de son salaire de base de 2.5 millions (auquel il faut ajouter bonus et autres pour un total estimé de 21 millions de dollars).
La réaction immédiate a été une remontée du cours de bourse, accompagnée, il est vrai, par quelques propos d’analystes décrédibilisant le rapport de Markopolos. Mais, une semaine après, le cours était revenu au niveau de $8 pour ne remonter à $11, son niveau du 1er juillet) qu’après la publication des résultats du 3ème trimestre.
Les auditeurs sont peut-être, en définitive, plus crédibles que les CEO et analystes réunis.